dimanche 11 mars 2012

Exposé de Kimberley


« La guerre » d'Otto Dix






Comment Otto Dix représente la monstruosité de la guerre ? Quels procédés utilise t'il pour en démontrer l 'horreur ?




  1. Biographie d'Otto Dix.
  2. Description de l’œuvre.
  3. Bilan.
1- Biographie d'Otto Dix .
 

Otto Dix est issu d'un milieu ouvrier. Il reçoit une éducation artistique par sa mère qui s'intéressait à la musique et à la peinture. Dix prend des cours de peinture et entre à l'École des arts appliqués de Dresde, de 1909 à 1914.

Il s'engage volontairement en tant que soldat lors de la Première Guerre mondiale, et
combattra en France et en Russie. Il participe à la guerre des tranchées de l'Artois et de la
Champagne de novembre 1915 à décembre 1916. Il participe à deux grandes batailles sur les
bords de la Somme . L'horreur de la guerre le marque énormément et devient alors la base de
ses œuvres.

Il a d'ailleurs confié à plusieurs reprises qu'il allait en première ligne à sa demande, car,
même s'il avait peur, il voulait voir des hommes tomber à ses côtés dans sa quête de réalisme
hideux..Il se marie en 1923. Entre 1925 et 1927, Dix habite et travaille à Berlin où sa peinture
critique atteint son apogée. Il devient un artiste du mouvement de la Nouvelle Objectivité,
dont il est un des pères fondateurs. En 1927, il est nommé professeur.

Après la prise du pouvoir par les nazis en 1933, Otto Dix est l'un des premiers professeurs
d'art à être renvoyé, persécuté en tant que bolchevique de la culture selon les nationaux socialistes. La même année, menacé de prison et de camp d'internement, il commence une
« émigration intérieure » dans le sud-ouest de l'Allemagne , près du lac de Constance, où il
peint des paysages. En 1937, ses œuvres sont dites « dégénérées » par les nazis. 170 d'entre
elles sont retirées des musées et une partie est brûlée, d'autres sont exposées lors de
l'exposition nazie « art dégénéré ».

Le peintre compose son triptyque La Guerre entre 1928 et 1931. Le but de cette œuvre n'est
pas de provoquer angoisse ou panique, mais "simplement transmettre la connaissance du
caractère redoutable de la guerre, pour éveiller les forces destinées à la détourner". Ce
triptyque est présenté une seule fois dans une exposition à Berlin en 1938. Il est ensuite
interdit par les autorités nazies. En 1938, Dix est arrêté et enfermé pendant deux semaines par
la Gestapo. Il participe par obligation à la Seconde Guerre mondiale. Il sert sur le front
occidental en 1944-1945. Il est fait prisonnier en Alsace par les Français.

À la fin de la guerre et jusqu'à sa mort, Dix s'éloigne des nouveaux courants artistiques
allemands. Il ne s'identifie ni dans le réalisme social en RDA ni dans l'art d'après-guerre en
RFA. Il reçoit pourtant de hautes distinctions et des titres honorifiques dans les deux états.
Otto Dix meurt le 25 juillet 1969 à Singen après un infarctus.



  1. Description de l’œuvre .
Cette œuvre est donc celle d'un homme qui a vécu l'horreur et l'inhumanité de la "Grande Guerre" et qui témoigne de son expérience de soldat en représentant un champ de bataille où la mort et la cruauté règnent.


Sur le panneau de gauche, des soldats en armes portant sac au dos tournent le dos au spectateur et marchent dans la brume, ainsi ils forment une armée humaine sans visage et sans identité, avançant vers le front et ses atrocités.

Sur le panneau central, a l'arrière plan, des ruines sont représentés : restes de maisons écroulées ou calcinées, paysage désertique au sein duquel aucune trace de présence humaine ne subsiste, évocation des ravages causés par les bombardements. Au premier plan c'est la tranchée dans toute son horreur et son inhumanité qui est évoqués : bombardements par un cadavre aux yeux vides, à la bouche ouverte et à la peau parsemée de pustules qui symbolise les conditions d'hygiène abominables dans lesquelles ont vécu les poilus dans les tranchées. Ce cadavre tend une main, il espère obtenir de l'aide dans un univers d'où  l'humanité a disparu.
À gauche de l'image un unique survivant assiste à la scène, son visage et son regard sont dissimulés sous son masque sans identité, pétrifié par l'inhumanité dont il est le spectateur.

Sur le panneau de droite, ce panneau contient un autoportrait, Otto Dix se représente en sauveur transportant dans ses bras un soldat blessé. Ce personnage de sauveur se distingue de tous les soldats représentés dans le triptyque : c'est le seul qui fait face au spectateur et qui avance vers le premier plan, le seul aussi qui possède la capacité de voir enfin il est également l'unique personnage de cette scène qui ne porte pas l'uniforme complet du soldat : ni casque, ni masque, ni arme, ce "sauveur" avance à découvert ne craignant rien.

En bas, le peintre représente ce qui semble être un caveau ou un cercueil collectif : des soldats allongés.



La chronologie dans le tableau implique également un cercle vicieux, infernal : à gauche les soldats partent au front déterminés, au milieu, ils subissent l'horreur, à droite, blessés, ils rentrent chez eux. La prédelle (panneau situé tout en bas) peut indiquer le repos ou la mort. Tout le tableau
inspire donc le chaos.



Formes et lignes : Le tableau est construit sur des lignes horizontales, verticales, obliques et courbes. Elles se croisent, se coupent, se brisent. Nous pouvons penser qu’elles symbolisent les combats, les pays et les hommes qui se déchirent. Il n’y a pas de point de fuite, cela montre sans doute le fait que la guerre n’offre pas d’issue.


Couleurs : Les couleurs sont contrastées entre le gris foncé, clair et le rouge vif, orangé. Le gris marque les soldats, leurs armes et la pluie. Le marron représente la terre. Le rouge souligne l’horreur de la guerre, le sang que la guerre fait couler, la fureur humaine.

  1. Bilan.

Ce tableau d’Otto DIX est une œuvre dans laquelle l’artiste dénonce l’horreur de la guerre. Cette œuvre est représentée comme un témoignage de cette monstruosité. Lors de cette guerre, les soldats perdent toutes leurs humanité, ils sont rabaissés par le regard et la maltraitance de leurs ennemies mais ils restent des hommes malgré tout.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire