mardi 6 mars 2012

Exposé de Ophélie


Pierre Paul RUBENS : Méduse.



Sommaire :
I. Pierre Paul Rubens
II. le mythe de Méduse
III. Analyse de l’œuvre
IV. Rapprochement avec la séquence du monstre.


I. Pierre Paul Rubens :


Naît le 28 juin 1577 à Siegen près de Cologne. Il y passe son enfance avant de revenir sur Anvers après la mort de son père en 1587. Le jeune enfant rentre à l’école latine chez Rumaldos où il est marqué par l’empreinte catholique de l’école et de la société. A 14 ans, il devient page au service de Marguerite de LaLaing d’Arenberg, comtesse de Ligne.
Rubens choisit alors de devenir peintre et devient l’élève du peintre paysagiste Tobias Verhaecht, puis d’Adam Van Noort et d’Otto Van Veen. Il entre en tant que maître indépendant à la guilde de Saint Luc d’Anvers en 1598.

En 1600, il part pour l’Italie où il séjourne huit ans. Il entre comme peintre de Cours au service de V. Gonzague, duc de Mantoue qui le remarque à Venise. Grâce à celui-ci, il voyage à Rome, Venise et Gènes où il copie avec passion les œuvres de Titien, Tintoret, Raphaël, Léonard de Vinci et de Michel-Ange. Grâce à son frère Philippe, il découvre également les œuvres des frères Carrache et surtout celles de Caravage qui sont déterminantes dans l’évolution de son style. Il prend aussi goût à l’art Antique.

En 1603, V. Gonzague le charge d’une expédition en Espagne en tant qu’accompagnateur d’un convoi transportant des cadeaux destinés à Philippe III. Plusieurs tableaux arrivent endommagés. Rubens en profite donc pour les restaurer et exécute un tableau pour le roi sur le thème de Démocrite et Héraclite. Il finalise sa formation durant ce voyage en analysant les peintures espagnols à Madrid. Il réalise le portrait du duc de Lerma, ministre espagnol : portrait équestre inspiré du Tintoret et de Titien, références essentielles de sa première période.

En 1606, Rubens travaille pour l’Église Santa Maria in Vallicella à Rome et se retrouve en compétition avec Le Caravage et Pomarancio. C’est lui qui sera choisi pour réaliser le retable de l’autel. Mais suite à un problème d’exposition, il réalisera trois autres tableaux sur ardoise, en remplacement. La structure de cette œuvre inspira Le Bernin par la suite.

Après huit ans en Italie, Rubens revient à Anvers en 1608 pour prendre soin de sa mère malade. Malheureusement celle-ci mourra avant son arrivée. Il créé alors son propre atelier et devient le Peintre de la Cour de l’archiduc Albert et de l’infante Isabelle. Pui il se marie à Isabelle Brant avec qui il aura 3 enfants.

On lui commande le triptyque de l’Érection de la Croix et la Descente de Croix (aux Beaux-Arts de Lille), qu’il achève en 1614. Pour cette œuvre, il reprend le principe formel du triptyque de tradition médiévale et en fait un héritier direct des primitifs flamands, tout en s’inspirant de la peinture italienne.

Après la mort de son frère Philippe en 1611, il voyage en Hollande (1612) où il rencontre les humanistes Grotius, Heinsius et Baudius à Leyde et Goltzius à Haarlem.

La dernière grande commande qu’il réalise est la décoration du pavillon de chasse des rois espagnols, près de Madrid.

Rubens meurt le 30 mai 1640, à Anvers. Inspirateur du baroque nordique, le maître exerce une influence sur Antoon van Dyck, Jacob Jordaens et Delacroix.


II. Le mythe de Méduse :

Les Gorgones sont les filles de deux divinités marines, Phorcys et Céto. Elles avaient pour nom :

  • Sthéno « la Puissante »
  • Euryalé « Celle qui voit loin »
  • Méduse « La souveraine »

Elles vivaient à l’extrémité occidentale du monde, au bord de l’Océanos, la mer qui entourait le monde. Parmi ces trois sœurs, Méduse est la plus célèbre. D’ailleurs, selon Homère, il n’existait qu’une seule Gorgone mais le poète Hésiode en mentionne trois.

L’apparence des Gorgones est véritablement terrifiante. Elles possèdent des ailes d’or, des mains de bronze, d’énormes canines et une chevelure de serpents. Elles étaient si horribles que quiconque les regardait, était immédiatement changé en pierre. Selon certaines versions, seule Méduse possédait ce pouvoir. Nous avons conservé l’expression « être médusé ».
Des trois sœurs, elle était la seule à être mortelle.

Méduse fut tuée par le héros Persée. Ce dernier est le fils de Zeus et d’une femme, Danaé. Comme Héraclès, il a accompli de nombreux exploits.
L’un de ses exploits a été de rapporter la tête de Méduse à Polydectès qui voulait l’éloigner de sa mère, qu’il convoitait.

Persée reçut l’aide d’Athéna. Elle fit don à Persée d’un bouclier de bronze poli qui faisait office de miroir. Des nymphes lui donnèrent un casque qui le rendait invisible, une paire de sandales ailées et un sac pour y mettre la tête de Méduse. Enfin, Hermès lui donna le sabre magique.

Bien équipé, Persée put s’approcher de Méduse sans la fixer dans les yeux grâce au bouclier-miroir. Il lui trancha la tête et l’offrit à Athéna.
Du sang de Méduse, enceinte de Poséidon, naquit Pégase, le cheval ailé et Chrysaor, un autre monstre.
Afin d’expliquer pourquoi Poséidon avait violé Méduse, le poète Ovide explique qu’elle avait été autrefois une belle femme.

Séduite (Violée) dans le sanctuaire d’Athéna, cette dernière, très irritée, transforma la jeune femme en gorgone.

Toujours est-il qu’Athéna plaça la tête tranchée de Méduse sur son égide, la peau de chèvre magique qu’elle portait sur les épaules. La tête lui servait à pétrifier ses ennemis.

Avant de l’offrir à Athéna, Persée s’en servit avec succès. Après avoir tué Méduse, il libère la belle Andromède, enchaînée à un rocher.

Elle est sur le point d’être sacrifiée à un monstre marin sur ordre de Poséidon. Il usera du même stratagème pour se débarrasser de Polydectès.



III. Analyse de l’œuvre : 


Au vrai nom « Tête de Méduse » cette peinture à l’huile sur toile peinte par P. P. Rubens en 1617-1618 a pour thème la mythologie et plus principalement le mythe de Méduse, l’une des trois Gorgone.
Contrairement à l’œuvre de Le Caravage, présente au : II. Le Mythe de Méduse, celle-ci n’a pas un format original car la toile est tenue en format paysage, dit français, soit un format rectangulaire vertical symbolisant le calme, la sérénité, le repos et la mort et caractérisé comme étant « une fenêtre ouverte à travers laquelle on regarde » par Alberti (peintre, architecte, philosophe et écrivain du 15ème siècle). Les dimensions sont de 68,5 x 118 cm se qui ne classent pas ce tableau dans la catégorie des peintures Historique ou officielle. Son point de vue est un plan moyen avec une légère plongée.

Le personnage de Méduse peut s’inscrire dans un triangle (en blanc sur l’image de l’œuvre) à connotation religieuse (Père, Fils et Saint Esprit dans la religion chrétienne).
Deux diagonales sont également présentes (en noir), donnant de l’instabilité au tableau.

Niveau spatialité, la toile présente trois dimensions donnant un sentiment de profondeur et de relief à la scène. La perspective est aérienne ( : procédé adopté et inventé par Léonard De Vinci au 15ème. Les contours s’altèrent avec la distance. Les couleurs bleuissent dans les lointains) symbolisant l’infini et l’au-delà en rappel à la morte soudaine de Méduse.
Sont présent 3 plans. Le premier étant un petit bout de végétation, pouvant peut-être connoté une révélation comme le rideau dans la peinture « l’Atelier » de Vermeer. Selon moi cela connoterai le moment où se promenant dans une forêt sombre, on découvre la tête décapitée de Méduse. Le second plan est donc la tête décapitée de la Gorgone reposant sur un socle de pierre comme pour donner plus d’importance au trophée qui est celui de Persée. Le 3ème et dernier plan représente certainement la suite d’une forêt dans la pénombre d’une nuit, évoquant l’austérité, les ténèbres, la mort, le péché et le coté mystérieux d’un monde inconnu ; l’au-delà. Et encore d’autres symboles.

C’est une toile réaliste peinte en glacis (fine couche de peinture transparente ou teintée). La peinture est harmonieuse grâce aux jeux de couleurs complémentaires, des toniques comme le orange des serpents et le bleu en arrière plan (Connotant le royaume des cieux, l’infini, l’amour fidèle, la paix et le calme…), le rouge et le vert des serpents, de la végétation et du sang. (-> Rouge foncé symbolisant le danger, la passion, la guerre et les meurtres. Le rouge est considéré comme étant la couleur pas excellence dans la peinture.). Ainsi que le blanc du visage et de l’oie contrastant avec le noir du troisième plan. L’oie est associé au monde féminin, à la pureté et aux divinités comme Aphrodite (Vénus), Mars, Eros et Priape, dieu phallique de la fécondité. Et dans l’Égypte ancienne, l’oie était l’emblème de l’âme du pharaon.
Le serpent qu’en a lui, symbolise le féminin et le masculin. Le scorpion (entouré sur l’œuvre) symbolise une menace mortelle et les puissances démoniaques comme le serpent également. Le lézard qu’en a lui connote la mort, la résurrection et une seconde naissance. Il est aussi associé, dans la Rome antique à la déesse de la guérison, Salus.

La lumière provient de la gauche et du visage morbide de Méduse. Un léger clair-obscur est présent, donnant plus un aspect tragique et théâtral à l’œuvre.
IV. Rapprochement avec la séquence du monstre :

Comment caractériser cette œuvre et Méduse comme étant monstrueuse ?

Suite à la biographie du peintre, nous savons que P. P. Rubens est un peintre baroque flamand et l’analyse de l’œuvre nous donne quelque élément bien particulier du baroque en peinture. Mais pour mieux connaître le mouvement baroque, une définition de ce mouvement artistique se doit d’être faite.

L’art Baroque est un mouvement artistique naît en Italie à la charnière du XVI et XVIIème siècles, signifiant irrégularité.
L’Église de la Contre-Réforme durcit les règles. Les libertés des artistes diminuent. Les corps se couvrent de nouveau et les sujets religions et mythologique reviennent. L’architecture du théâtre se développe et beaucoup de pièces sont écrites. C’est le moment ou le roman apparaît. C’est un art féminin. Il touche tout les domaines artistiques ; peinture, architecture, théâtre, musique, sculpture et littérature. Il se caractérise par l’exagération des mouvements, des courbes et des contre-courbes, de la surcharge décorative (plus en Espagne), les effets dramatique et théâtrales, la tension (dans les mouvements)

En littérature : relation entre l’être humain et le monde (Humaniste ?). Sur le plan historique, des multitudes de travaux sont réalisés avec des artistes comme Corneille, Molière et Descartes. Sur le plan des constructions civiles, apparition des cabinets (musique -> La Ruelle), des théâtres, des pavillons de chasse, des hôtels aristocratiques, des fontaines (même si le principe date de la Grèce Antique), des appartement d’apparats ainsi que des palais articulés autour des cours comme le Palais Barberini (Le Bernin et Borromini), les chapelles, les calvaires, les églises luthériennes, orthodoxes et anglicanes. En musique, invention de la basse continue et le développement de l’imprimerie musicale pour les partitions (Maison Ballard)

Ils symbolisent la modernité d’une période contrairement au classicisme. L’art Baroque ne pénètre en France qu’à travers la musique, l’art de la cour, du ballet, de la comédie et de la tragédie. Mais jamais par la peinture et la sculpture. Louis XIV jugeant le Baroque Italien pas assez beau pour la France.

En peinture l’art baroque a pour thème la passion, les métaphores et allégories. Les cours couverts de plaies et de saignements. Ainsi que la découverte du clair-obscur par Le Caravage. Le trompe l’œil est une caractéristique de ce mouvement.
Pour toute ces raisons, nous pouvons caractériser cette œuvre comme étant Baroque et répondant parfaitement à la séquence. Car le monstre ne nous fascine-t-il pas tout en étant différent des autres ?

Le baroque est un art fascinant, remplit de découvertes et d’œuvres étonnantes autant que le monstre lui même n’est-ce pas…

5 commentaires:

  1. J'adore tout ce qui concerne l'antiquité, j'adore donc ton sujet et ton travail Ophélie! :)

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  2. Bravo Ophélie. Ton travail est très bien fait et très accessible. Je ne sais pas si tu continues en ce moment à écrire mais je l'espère.

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  3. Super taff Ophélie, en tant que grand fan de la Méduse je suis heureux de voir des gens avec les memes interets que moi pour la mythologie

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  4. Le personnage de Méduse peut s’inscrire dans un triangle (en blanc sur l’image de l’œuvre) à connotation religieuse (Père, Fils et Saint Esprit dans la religion chrétienne).
    Deux diagonales sont également présentes (en noir), donnant de l’instabilité au tableau

    ils sont ou les trait svp sinn vous avez fait du super boulot

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